Puissance des mudrâ et des bandha - Exacerber l’énergie, stabiliser le mental, agir sur le physiologique
Mudrâ et bandha constituent le troisième niveau du nâtha-yoga. (Pour le premier et le second niveau, lire nos articles "Les asana, les postures de yoga..." et "Le pranayama, la science du souffle").
Mudrâ signifie « gestes », « sceaux », bandha « contractions ». Parfois un terme remplace l’autre. Parfois aussi les deux sont associés.
Ils concernent essentiellement l'énergie qu’ils sont censés potentialiser, développer, activer, condenser, et certains points cruciaux de la structure énergétique par lesquels l’énergie peut circuler plus ou moins bien, ou par lesquels elle peut se disperser. Il s’agit notamment des mains, de l’anus, du rectum, du sexe, du ventre, de la gorge, de la langue, de la bouche, du nez, des yeux, des sourcils, des oreilles.
Certains mudrâ sont des techniques autonomes. Ils incluent alors une attitude corporelle, des respirations, des visualisations et visent à faire monter l'énergie. D’autres sont des techniques d’appoint spécifiques dans les postures, la respiration, la concentration, ou la méditation. Certains d’entre eux sont quasi systématiques. C'est le cas des gestes des mains, des yeux, de la langue, la contraction de l’anus, du ventre, et de la gorge.
Voici quelques mudrâ/bandha fréquemment utilisés dans les techniques proposées dans nos cours de yoga en ligne.
Mudrâ des mains
Les gestes des mains sont sans doute les plus fréquents car les mains sont en relation étroite avec le corps, l’énergie et la pensée. Ils changent les trajets des énergies et ont une incidence réelle sur le mental. On les trouve dans toutes les techniques de yoga (asana, respirations, concentrations, méditations, ...). Certains ont plus d'affinité avec les énergies de la terre, d’autres avec celles de l’eau, etc. Certains stimulent davantage un chakra plutôt qu'un autre, ...
Jnanamudra : le geste de la sagesse est le plus connu des mudrâ des mains. Il consiste à joindre le pouce et l'index pour former un cercle. Les autres doigts restent tendus et joints.
Mudrâ des yeux, les drishti
Les drishti sont des fixations oculaires et constituent une autre catégorie de mudrâ.
Les yeux sont un baromètre énergétique. Dès que l’on est fatigué, les yeux n’ont plus la même brillance, ni le même éclat, ou la même puissance. L’expression populaire affirme que « les yeux sont le miroir de l’âme ». C’est parce qu'ils contiennent beaucoup de feu et sont animés par lui. Sans feu, pas de vision.
Les drishti sont des techniques qui font travailler les yeux en relation avec le souffle, les mantra et les visualisations. Ils stimulent et harmonisent l’énergie du feu située dans tous les points du feu (anus, colonne vertébrale, ventre, gorge, yeux, ...). Ils régulent, pacifient, dynamisent le mental et l’énergie.
Leurs effets sont différents selon qu'il y a convergence ou pas des yeux et selon le point sur lequel se fait la convergence (bout du nez, point entre les yeux, sommet du crâne, milieu du front, à gauche ou à droite, etc.).
Bandha et Mudrâ de la langue
La langue a toujours une position particulière dans les pratiques du nâtha-yoga car c’est un point d’agitation mentale et de déperdition d’énergie.
On se parle à soi mentalement et même si on n’en a pas conscience, on articule et la langue bouge un peu. Imposer un geste ou une position à la langue pour l’immobiliser contribue à réduire le processus d’articulation et de verbalisation et le soliloque intérieur.
Trois positions de la langue sont fréquemment utilisées dans les souffles, les postures de yoga, les concentrations ou les méditations :
Jhiva bandha : consiste à poser la pointe de la langue à la racine des dents du haut, ou entre les dents. Jhiva bandha a plus d’affinité avec le mûlâdhâra chakra.
Kaki mudrâ : consiste à mettre la langue en tuyau, qu’elle soit à l’intérieur de la bouche ou sortie. Ce geste a une affinité avec le centre d’énergie du cœur.
Khechari mudrâ : consiste à retourner la pointe de la langue dans la partie molle du palais. C'est le geste de la langue le plus utilisé. Ce geste est plutôt en rapport avec ajna chakra, le centre d’énergie du front. On le retrouve même dans des pratiques dans lesquelles on travaille les centres énergétiques du bas.
Bandha et mudra de la gorge
La légende dit que chaque être humain a en lui un peu de nectar d’immortalité. Ce nectar est relié à l’énergie vitale et au souffle. En modifiant notamment notre cadence respiratoire, comme on le fait dans le yoga avec les souffles qui sont rythmés, et dans lesquels on fait des rétentions (Lire notre article "Pranayama, la science du souffle". Voir également notre rubrique "Souffles & respirations"), mais aussi dans les postures, les concentrations, les méditations, etc. on peut faire durer plus long temps ce nectar de vie. D’où l’importance de ralentir les souffles pneumatiques, de respirer plus lentement et de façon plus subtile avec moins d'air et plus d'énergie. Un des moyens pour nous aider à faire cela c’est jhalandhara bandha, la contraction de la gorge.
Jhalandhara bandha : consiste à bloquer la gorge en portant le menton au sternum ou juste en reculant un peu le menton de façon à exercer une légère compression intérieure.
Au niveau énergétique, ce geste vise à stimuler l’énergie. Sur le plan physiologique cette contraction va exercer une pression légère mais malgré tout efficace sur les sinus carotidiens, qui va réguler de l’activité cardiaque et le fonctionnement de la thyroïde.
Bandha du ventre
Uddyanabandha : consiste à tirer vers le haut tout le ventre et toutes les énergies liées à mûlâdhâra, svadisthana et manipura chakra. C’est le geste qui inverse le processus ordinaire de l'énergie qui habituellement fuit par l’anus. Ce geste fait remonter toutes les énergies.
C'est une pratique essentielle dans le nâtha-yoga, de force et de puissance, mais aussi de jeunesse, de longévité. Ce geste stimule toute la sphère endo-abdominale ce qui facilite la digestion, permet de rester en bonne santé, d’être stable et en recul par rapport aux évènements de la vie.
Bandha et Mudrâ de la zone anale
La zone anale est très importante dans le nâtha-yoga, car naturellement l'énergie a tendance à descendre et fuir par mûlâdhâra chakra qui est en relation avec l'anus. En stimulant cette zone, il est possible d’inverser les courants d’énergie et de faire remonter l’énergie. En faisant bandha et mudra dans cette zone on élimine et « colmate » les fuites d’énergie. Ce qui est quand même plus pratique quand on veut se remplir d'énergie.
Deux gestes sont fréquemment utilisés :
Mula bandha : consiste à contracter le sphincter anal extérieur. C'est un des bandha les plus utilisés.
Ashvini mudra : consiste à contracter et à relâcher presque de façon «spasmodique» le sphincter interne de l’anus, donc du rectum.
Ces deux gestes stimulent tout le système nerveux, défont les tensions nerveuses. Ils donnent plein de force, de stabilité au niveau énergétique et au niveau mental.
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